GENÈVE (AP) – Le laboratoire scientifique européen tentaculaire qui abrite le plus grand destructeur d’atomes du monde prend de nouvelles mesures qui limiteront davantage sa coopération avec les instituts de recherche russes à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine.
Le Conseil du CERN, l’organe directeur du laboratoire basé à Genève avec 23 États membres, a annoncé vendredi que ses scientifiques suspendraient la participation à tous les comités scientifiques en Russie et en Biélorussie voisine, un allié russe qui a facilité l’invasion du 24 février.
Le CERN, l’acronyme historique de ce qui est aujourd’hui l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, s’est débattu avec sa réponse à l’invasion car près de 7% de ses quelque 18 000 chercheurs du monde entier sont liés à des institutions russes. Le 8 mars, le conseil a suspendu de nouvelles collaborations avec la Russie et a retiré à la Russie son statut d’observateur auprès de l’organisation.
La question de savoir s’il fallait sanctionner davantage la Russie est devenue urgente car le Grand collisionneur de hadrons, le plus grand et le plus puissant accélérateur de particules au monde, devrait commencer sa troisième course le mois prochain.
La machine propulse des particules à travers un anneau souterrain d’aimants supraconducteurs de 27 kilomètres (17 miles) dans et autour de Genève, générant une science qui peut aider à élucider des mystères comme la matière noire ou le modèle standard de la physique des particules. Des scientifiques russes ont participé à la planification de plusieurs expériences.
Caricatures politiques
Dans le cadre des nouvelles mesures approuvées vendredi, le CERN suspendra tous les événements conjoints avec des instituts russes et suspendra l’examen de tout nouveau candidat de Russie et de Biélorussie pour rejoindre le personnel de l’organisation.
Le conseil a également annoncé qu’il suspendrait toute collaboration avec l’Institut commun de recherche nucléaire, un groupement international de 19 pays membres basé à Dubna, en Russie. Plus de la moitié des membres sont d’anciennes républiques soviétiques, dont l’Ukraine, mais également Cuba, la République tchèque, la Pologne, la Corée du Nord et le Vietnam.
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